-
Le neurolearning, populaire et tout jeune
-
1 Nous ne sommes qu’au tout début de l’exploration du cerveau qui reste un mystère.
L’amélioration des techniques d'imagerie (TEP , IRMf), les découverte médicales, parfois fruit de la sérendipité [découverte inattendue], ouvrent chaque jour de nouvelles perspectives et de nouvelles possibilités d'application dans le domaine médical comme dans le domaine de l'apprentissage [dans bien d'autres domaines aussi comme la domotique].
Voici un exemple de sérendipité, dans les années 90, le professeur Giacomo Rizzolatti et son équipe observaient [à l'imagerie] le cerveau d'un singe en train de manger une banane . Puis ce fut l'heure du repas. Sans aucun mouvement de l'animal, son cerveau réagissait de la même façon en regardent manger le professeur que quand celui-ci mangeait sa banane. Ce fut la découverte des neurones miroirs.
-
Pour aller plus loin, parce qu'il est toujours bon d'aiguiser son esprit critique :
[Lecture supplémentaire possible] : Hickok, G. (2014). The myth of mirror neurons: The real neuroscience of communication and cognition. W W Norton & Co.
Dans ce livre, G. Kickok réétudie l'histoire des neurones miroirs et s'aperçoit qu'elle repose sur une base fragile.
-
2 Appelée aussi neuropédagogie, le neurolearning est encore très peu connue en France, pourtant très populaire ailleurs.
Bon technologique et changement de paradigme depuis découvertes neuro-imagerie (années 90) : révèle travail du cerveau en action
Les chiffres ci-dessous sont particulièrement impressionnants et expliquent notamment en quoi cerveau est encore un réel mystère….
-
Les outils technologiques modifient nos habitudes. Un exemple : le GPS..
Le rapport à l’espace avec cet outil est beaucoup plus rassurant, du coup on est moins attentif à la route même si le GPS est éteint car on n’a pas peur de se perdre.
Nos structures mentales ont changé !
Cela nous amène à l’incroyable plasticité du cerveau.
-
3 La plasticité du cerveau
On a évoqué le terme plasticité, mais alors qu’est-ce que c’est et en quoi cela reste prépondérant dans les apprentissages ?C'est la capacité du cerveau à remodeler son organisation [sa structure et son fonctionnement] en interaction avec les évènements et expériences que nous vivons.
Les zones contacts entre neurones, [ synapses] ne sont pas fixes : se créent, se renforcent, disparaissent : on parle de plasticité synaptique..
Elle fait de notre cerveau un système dynamique et qui se remodèle au cours du temps à DONC en chantier permanent de construction et de déconstruction
C’est ce qui explique son extraordinaire capacité d’adaptation.
Et pour poursuivre l’explication de cette notion, voici une petite vidéo explicative
-
4 La mémoire
Notre mémoire stocke énormément d'informations différentes : expériences personnelles, émotions négatives ou positives. Tony Buzan (2001) utilisait la métaphore du chemin à travers la forêt (voir détail dans la diapositive).Mémoire au sens strict : "capacité à réactiver, partiellement ou totalement, de façon véridique ou erronée, les évènements du passé" (Tiberghien, 1994, p255)Mémoire au sens large : "conservation du passé ET sélection et codage du présent" (Tiberghien, 1994, p255)
On peut renforcer, consolider quelque chose que l'on a déjà appris. Jamais rien n'est figé, il y a toujours de la réorganisation de l'information maintenue en mémoire.
En termes d’apprentissage, sur le plan neurobiologique, c'est l’ensemble des processus neurobiologique par lesquelles les expériences modifient le système nerveux centrale [SNC] et les comportements.
La mémoire permet aussi de détecter la nouveauté et permet de nouveaux apprentissages, d'anticiper le futur [motivation à apprendre].
La mémoire n'est effectivement pas uniquement tournée vers le passé, mais également vers le futur : exemple mémoire prospective ("capacité de se rappeler d'effectuer une action à un moment précis du futur" Einstein et al., 1995).
-
Parmi les stratégies que avez évoqué au défi des mots à retenir [en cours en amphithéâtre], la catégorisation est une des méthodes que l’on utilise de manière spontanée et naturelle :
Naturellement, nous regroupons les concepts entre eux et faisons des liens entre eux.
Plus nous apprenons, plus nous développons notre capacité à apprendre.
Cette méthode spontanée et naturelle peut être complétée par autres techniques que vous avez d’ailleurs évoquées : entrainer cerveau à créer des image mentales, moyen mnémotechniques, donner du sens…La technique de l’histoire
Dans cette technique, nous allons chercher à utiliser une histoire pour graver l’information. Cette technique peut se combiner avec la technique des Loci puisque vous pouvez aussi raconter une histoire sur chacun de vos points d’ancrage, ou pour présenter votre itinéraire.
La méthode des Loci
La méthode des Loci est une technique vieille comme Hérode puisque les orateurs de l'antiquité l’utilisaient déjà pour impressionner un auditoire.
C’est l’une des techniques les plus puissantes. C’est celle qu’utilise Ben Pridmore, 3 fois champion du monde de la mémoire.
Cette technique cherche à associer une information nouvelle à une information déjà connue.
L’objectif est donc de s’appuyer sur un référentiel d‘informations connues possédant plusieurs points « d’ancrage », pour associer des informations nouvelles à retenir.
Il est courant d’utiliser comme référentiel, un itinéraire que l’on emprunte quotidiennement, le parcours que l’on ferait pour faire visiter son appartement, pour faire visiter les locaux de l’entreprise dans laquelle on travaille ou les bâtiments de l’école où l’on étudie.
Une fois que l’on a choisi le référentiel connu, on va définir précisément le parcours, puis identifier des étapes.
Prenons un exemple très concret avec le plan de votre appartement ou d’un lieu que vous connaissez bien.
La méthode des lieux ou palais de la mémoire, est une méthode mnémotechnique, ou « art de mémoire », pratiquée depuis l'Antiquité ; le poète Simonide de Céos (image ci-dessous) en serait l'inventeur. Elle sert principalement à mémoriser de longues listes d'éléments ordonnés. Elle est fondée sur le souvenir de lieux déjà bien connus, auxquels on associe par divers moyens les éléments nouveaux que l'on souhaite mémoriser.
Voici un exemple incroyable : -
5 L'attention
En termes d’attention, pouvons la distinguer en 3 types d’attention.
Attention en traversant... Sélection stimulus, activité mentale particulière => c'est l'attention sélective.
Attention, prêt, partez ! Préparation, anticipation pour agir plus rapidement=> c'est l'attention préparatoire.
Attention à ce que tu fais. Maintien de l'intensité de traitement=> c'est l'attention soutenue.
Sans focalisation sur la tâche, pas d’apprentissage possible.
Et ce filtre d’attention s’opère également sous l’influence et l’interaction des modalités sensorielles.
L’attention est également soumises à des fluctuations qui sont liés à des aspects de physiologie, notamment les contraintes environnementales (liens entre PRESSION et ATTENTION, schéma) ou encore notre état interne (liens entre VIGILANCE et ATTENTION ) :
L’attention est fréquemment confondue avec la vigilance, toutefois ces deux termes ne sont pas synonymes. La vigilance fait référence à une quantification du niveau d’éveil tandis que l’attention réfère à une appréciation qualitative du traitement de l’information (Fournier et al., 2009). La vigilance désigne donc un continuum d’états d’éveil psychophysiologiques pouvant aller du sommeil le plus profond (coma) à l’éveil le plus actif (hyperexcitation) (Fournier et al., 2009; Gabaude, 2010). De fait, lorsque la vigilance est minimale (coma), l’attention est défaillante et lorsque la vigilance est optimale (hyperexcitation), il est également possible que l’attention soit défaillante (Gabaude, 2010). Par conséquent, il n’existe pas de relation linéaire entre la vigilance et l’attention.
-
7 les émotions
Autrefois, les émotions étaient considérées comme inférieures à ce qui était du domaine de la cognition et même perturbatrices de la cognition. Le cerveau était perçu comme une machine froide et calculatrice. C'est pourtant une erreur.
Les émotions sont intrinsèquement liées aux apprentissages.
Pour aller plus loin : Application des connaissances en neurosciences vers.... le marketing ? [Neuromarketing]
L’odeur est le seul sens qui va dans la partie émotionnelle et le filtre de notre raison ne peut nous dire de ne pas être influencé par cela.
-
Les biais cognitifs
Exemple biais cognitifs :- Biais perception (ex. terre plate), « Je ne crois que ce que je vois ».
- Biais de confirmation : le fait de chercher et trouver des choses qui vont dans le sens de ce que l'on pense déjà.
Biais d’autorité (ex. conférencier expert qui affirme que le soleil tourne autour terre.